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Le questionnaire de collecte de données dans les techniques quantitatives

illustration etude quantitative

L’étude quantitative est basée sur le questionnaire ou le sondage. Cet instrument administré sur le terrain, permet à l’enquêteur de prendre des notes sur les aspects du sujet à traiter ou les aspects de l’environnement qui se présente à lui. Plusieurs questions peuvent être posées afin de faire recueillir un avis ou une opinion. Le questionnaire est déjà borné. Il ne permet pas de poser des questions complémentaires. Il s’en tient aux questions rédigées et testées à l’avance sous forme d’un document paginé. Cette technique de recherche est toujours perçu comme l’opposé des techniques qualitatives. Cependant, on distingue deux types de questionnaires :

  • Le questionnaire d’administration directe où la personne interrogée note elle-même ses réponses sur le questionnaire.
  • Le questionnaire d’administration indirecte où l’enquêteur note les réponses que lui fourni l’enquêté.

Le questionnaire de recherche tire son application de la population et de l’échantillon. L’introduction du questionnaire doit présenter les objectifs de l’étude et préciser le caractère confidentiel de l’enquête (Cariccano & Poujol, 2009)
Une population comprend tous les sujets ou objets d’un groupe défini au départ par le chercheur et qui ne se rapporte pas nécessairement à la totalité des sujets ou des objets. (Gumichian & Marois, 2000).
Un échantillon est un groupe relativement petit et choisi scientifiquement de manière à représenter le plus fidèlement possible une population (Savard,1978).

Les différents canaux d’administration d’un questionnaire sont :

  • Le téléphone, où les réseaux de télécommunications sont requis pour recueillir des informations.
    Note : Vous pouvez solliciter les services d’un centre d’appel pour qu’il fasse le travail à votre place et vous restituer les résultats que vous décoderez par la suite.
  • Le mail et les formulaire en ligne : où Internet est sollicité pour collecter les informations.
  • La lettre (Courrier) où le réseau du service postal est requis pour envoyer une correspondance. Le destinataire devrait en faire autant pour retourner ses réponses.
  • L’entretien en tête-à-tête entre un enquêteur et un enquêté.

Ratier (1998) propose quatre étapes pour l’élaboration d’un questionnaire :
1/ La réalisation des actions préalables à l’élaboration du questionnaire (Objet de l’enquête, liste des hypothèses, inventaire des moyens disponibles, choix de la population, choix de l’échantillon)
2/ L’élaboration et l’administration du questionnaire (Rédaction du projet de questionnaire, mise en forme du questionnaire, test du questionnaire, redressement du questionnaire, administration du questionnaire auprès de l’échantillon)
3/ Le traitement du questionnaire (Coder le questionnaire, dépouiller le questionnaire, valider l’échantillon)
4/ La rédaction du rapport de l’enquête.

Lahlou et al.,(1991) ont élaboré vingt (20) règles élémentaires pour établir un questionnaire d’enquête d’évaluation

Règle 1 : Avant de formuler les questions, il faut soigneusement établir la liste des informations à recueillir.
Règle 2 : Un texte de présentation du questionnaire doit crédibiliser l’enquête et en expliquant clairement les objectifs.
Règle 3 : Par principe, un questionnaire est toujours trop long. Pour être efficace, le questionnaire doit susciter et maintenir constamment l’intérêt de l’enquêté.
Règle 4 : La question de départ doit explicitement reprendre l’objectif.
Règle 5 : L’ordonnancement des questions doit respecter une certaine logique : il faut éviter si possible les retours en arrière et les changements de sujets.
Règle 6 : Les questions relatives à un même sujet seront regroupées.
Règle 7 : Les questions de fait précéderont les questions d’opinion.
Règle 8 : Les questions délicates doivent être placées au milieu du thème auquel elles se rapportent et être amenées par des questions plus faciles.
Règle 9 : Une question doit contenir une idée et une seule pour éviter la confusion.
Règle 10 : Il faut créer autant de questions que d’idées à explorer.
Règle 11 : Il faut utiliser des termes qui soient ceux du langage courant du destinataire, même s’ils doivent être techniques.
Règle 12 : Une question ne doit pas être ambiguë.
Règle 13 : Les phrases doivent être courtes, ne pas utiliser de négation et surtout pas de double négation (ex.: Ne pensez-vous pas qu’il n’est pas nécessaire…).
Règle 14 : La question doit être objective et ne pas influencer l’enquêté par son libellé.
Règle 15 : Il faut éviter qu’une question influe sur la réponse à la question suivante, c’est-à-dire crée un effet de halo.
Règle 16 : Le libellé des questions délicates doit être particulièrement soigné : on préférera une question ouverte à libellé long à une question fermée à libellé court.
Règle 17 : Il faut éviter des libellés qui évoquent implicitement la hiérarchie des valeurs sociales.
Règle 18 : Il faut alterner les questions où la même opinion générale se traduit tantôt par des réponses positives et tantôt par des réponses négatives.
Règle 19 : Le questionnaire sera rédigé dans la langue de l’enquêté, ce qui ne veut pas dire, le traduire systématiquement. Certains concepts, expressions ou habitudes langagières propres à une discipline scientifique et d’usage courant, seront conservés : le questionnaire d’évaluation s’adresse à une population prédéfinie et, en principe, bien connue.
Règle 20 : Un questionnaire est toujours perfectible, d’où la nécessité de le tester préalablement auprès d’un échantillon de la population à enquêter, pour vérifier que les questions sont bien comprises, qu’il est facile de se positionner sur l’échelle de réponses donnée, que l’ordre des questions est logique, que certaines questions n’embarrassent pas ou n’indisposent pas outre mesure, qu’un effet de lassitude n’apparaît pas trop rapidement.

Les résultats d’une étude quantitative s’expriment avec des chiffres sous forme de statistiques. Elle sert à confirmer ou à infirmer des hypothèses par quantification des faits. Les diagrammes, les camemberts, les histogrammes et les tableaux sont requis pour illustrer le phénomène étudié. Les calculs des taux, des moyennes et des fréquences sont des techniques permettant de mesurer et de quantifier des phénomènes.

Références et orientations bibliographiques
Carricano, M. & Poujol, F. (2009), Analyse de données avec SPSS. Collection Synthex Pearson Education, 216p.

Lahlou, S., Van der Meijden, R., Messu, M., Poquet, G., Prakke, F., Sand, F. (1991). Guide des techniques d’enquête pour l’évaluation de la recherche. Commission des Communautés européennes. CREDOO Bibliothèque.

Ratier, C. (1998). Conseils pour mener une enquête par questionnaire. CNRS – Centre National de Recherche Scientifique

Savard, J.G. (1978). Statistiques. HRW.394p.

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