16 avril 2024
Opinions

Y a-t-il une vie numérique après la mort?

Avez-vous déjà songé à ce que deviendra votre compte Facebook après votre disparition?

Les réseaux sociaux seront d’ici 2100 les plus grands cimetières de la planète. Quatre vingt-dix millions de personnes disparues auraient encore des comptes actifs du Facebook (France24, Tech24, Dec.2019). Ces profils sont souvent mis à jour par leur proches pour faire perdurer la mémoire des défunts sur les réseaux sociaux.

A Marseille, une mère n’a pas pu se résoudre à clôturer le compte Facebook de son fils décédé à 28 ans. Au contraire, elle l’alimente même pour la famille, les amis de son fils et elle-même. « Je lui envoie de temps en temps de petites vidéos qu’il aurait aimé voir de son vivant […] C’est comme une espèce de page blanche où on pourrait mettre des tas de choses qu’on voudrait lui dire […] s’il voit ça là où il est, il sera très content de voir que tout le monde l’aime. » Avec tant de souvenirs, il est difficile de ne pas avoir terminé avec le deuil. La vie de son fils continue après la mort. Mais cette fois-ci c’est une vie numérique via les réseaux sociaux.
Pour gérer gérer nos identités numériques après notre disparition, Facebook a anticipé en prévoyant qu’on peut animer un compte commémoratif. Il faut pour cela avoir été choisi par la personne de son vivant qui va vous déclarer dans les paramètres de son compte. Dans cette rubrique, on vous demande de choisir quelqu’un qui va s’occuper de votre compte après votre décès.

Une autre voie est de fournir des documents prouvant un lien avec la personne décédée. Ces documents sont prévus par les Conditions Générales de Service du réseau social si vous n’avez pas été choisi comme légataire, celui à qui on a légué le compte:
Ces documents sont:

  • Une procuration
  • Votre acte de naissance
  • un testament
  • une lettre de succession

Seulement malgré ces documents, celui qui « hérite » d’un compte n’a pas tous les droits. L’héritier n’aura pas accès aux likes de la personne et les messages privés échangés lors du vivant du propriétaire du compte. Ceci afin de protéger l’intimité de la vie privée du défunt. Par contre il a accès aux photos et aux publications.

Certains préfèrent supprimer la vie numérique d’un défunt. Ce qui relève d’un travail laborieux souvent confié à des agences spécialisées;la tâche étant immense et demande beaucoup d’énergie. A ce moment, on se rend bien compte de toutes les données et transactions que le défunt a échangées avec des sites en ouvrant des comptes qui lui octroyaient des profils. Effacer la vie numérique d’un défunt c’est faire le tour des sites qu’il parcourait de son vivant. Sites d’achats, de E-commerce, le profil sur son assurance et autres sites créant des transactions et l’octroi des services à l’aide de son profil.

Image France24
Image: France24

Avec près de deux milliards et demi d’utilisateurs de facebook dans le monde, le problème c’est que personne n’est éternel. Des études estiment que dans cinquante ans il y’aurait plus de morts que de vivants sur ce réseau social. Si en l’an 2100 ce réseau existe encore, il y’aurait 4,9 milliards de comptes appartenant à des personnes décédées.

3 Comments

  • Djokou Alphonse 17 avril 2020

    Tout ce qu’on apprend d’une generation, nous induit à apprendre à se préserver de part la suivante. Cette seconde chance est celle d’une vie numérique continuée et perpétrée. On devrait pouvoir y voir le pas avancé d’une generation ou vie vie perdue, d’une face à l’autre, pour le fait de l’homme qui demeure égal l’homme de tout temps.

  • Marlene 9 mars 2020

    merci. Je vas y penser

  • Thomas 9 mars 2020

    Merci pour ce post. Je le trouve utile

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