E-Gouvernance Opinions

La communication gouvernementale à l’épreuve des réseaux sociaux au Cameroun

Quatre membres du gouvernement ont fait le déplacement à l’ESSTIC pour expliquer la communication du gouvernement à l’ère des réseaux sociaux.

L’Amphi Hervé Bourges de l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC) de l’Université de Yaoundé a servi de cadre à cet échange entre le public et quelques membres du Gouvernement. Une fois les réseaux sociaux amènent les Ministres à communiquer sur les aspects de la communication de leur départements ministériels dans les réseaux sociaux. J’évoquais dans un post sur mon blog, il y a quelques années l’absence du gouvernement ne serait-ce que sur deux plateformes: Twitter et facebook. Et je me posais la question de savoir ce qui faisait problème pour que la communication gouvernementale n’utilise pas ces nouveaux modes de communication pour communiquer. Aujourd’hui, ces membres du gouvernement semblent avoir pris conscience de leur présence sur la toile afin de faire partie d’un panel pour éclairer le public. Seulement, cette communication gouvernementale se heurte à des internautes qui ont pris de l’avance sur les réseaux depuis une dizaine d’années. Résultat: cette communication se trouve souvent, pour la plupart du temps, critiquée par des acteurs qui scrutent le fonctionnement de l’activité gouvernementale.
Si l’on considère que le média Internet est un supra média que tous les autres médias peuvent utiliser pour amplifier leur communication, on est en droit de constater que ce nouveau canal de communication embarque et encapsule la télévision et la radio en dehors du texte, des messages, des images et des sons qui sont des fonctionnalités natives des réseaux sociaux. Toute une émission de radio ou de télévision peut être postée sur le net à travers des sites internet ou des réseaux sociaux. On peut même aussi faire des émissions radio ou TV en direct. Il suffit de voir avec cette complexité la vitesse avec laquelle le contenu peut-être diffusé et emprunté des couloirs que même l’auteur d’un post ne peut plus maîtriser.
A la question posée au représentant du Ministre de la Communication, Dr Mabou, à savoir: Qu’est ce que le Ministère de la communication a pris comme mesure pour éviter la propagation de l’infox (Fake News) sur les réseaux sociaux? La réponse du représentant a été claire: « C’est complexe. Ce que je peux dire ici c’est que chaque utilisateur doit dénoncer une infox en disant que c’est faux ». On comprend bien que c’est pas aisé de gérer la communication des réseaux sociaux pas seulement au Cameroun mais partout.

Que doit-on considérer comme fake news? Qui distille beaucoup plus de l’infox? On a beaucoup critiqué lors de cet échange les acteurs des réseaux sociaux avec la propagation de fake news, les faux profils, les commentaires et les partages de nouvelles. Seulement, le gouvernement n’a pas fait une auto critique de sa communication. Dites moi, Quand un Ministre ment dans un communiqué ou bien un autre Ministre lors d’un échange avec le corps diplomatique dit des choses qui sont fausses; est-ce de l’infox ou pas? N’est ce pas aussi de la propagation de fausses nouvelles? Donc, pour reprendre la réponse du représentant du Ministre de la Communication lors de cet échange à l’ESSTIC, chaque utilisateur doit dénoncer une infox en disant que c’est faux. Et j’ajouterai même celle diffusée par un Ministre. Ce n’est pas parce que vous êtes Ministre, que ce que vous dites dans une communication gouvernementale est forcement vrai parce que c’est le Ministre qui le dit alors que dans la réalité c’est faux. Parfois, ce mensonge est tellement martelé qu’il devient la vérité pour ce Ministre. Les fake news ne concernent pas seulement la diffusion des messages erronés sur les réseaux sociaux. Il peut s’agir aussi de le faire par voix de presse, de radio ou de télévision et comme Internet et ses moyens de communications existent, quand ces fake news diffusés par un Ministre arrivent sur le net, les internautes naturellement vont réagir pas dans le bon sens. On ne s’est pas appesanti sur le fait que certains membres du gouvernement propagent de fausses nouvelles et que certaines de leurs actions sur le terrain peuvent pousser aussi l’internaute lamda à faire de l’infox dans les médias en utilisant les faux profils.

Si vous êtes en face d’un individu qui porte un masque et vous informe sur une situation. Qu’est ce que vous allez chercher à savoir? le visage de la personne ou le message qu’il veut vous faire passer. je pense que la deuxième option est la plus plausible. En fait, dans l’environnement cybernétique, le faux profil à toute sa place. -Le faux profil qui n’utilise pas l’identité d’une personne réelle-. Cette place, il l’a garde soit pour informer d’une injustice, soit pour alerter d’un danger. Aujourd’hui, il ya des faux profils actifs que les internautes suivent sachant que ce profil est bel et bien faux, mais s’en tiennent uniquement à ce que ce profil transmet comme message. Ce peut etre quelqu’un qui veut communiquer sans révéler sa vraie identité. Peut-être sa position sociale l’y oblige. D’autres profils sont passifs. Certains qui ont plusieurs comptes et infiltrés dans plusieurs groupes. Ceux-là qui ne réagissent jamais -pas de jaime- pas de commentaires-. De toutes les façons, si vous possédez un vrai profil, c’est-a-dire celui qui utilise votre nom au quotidien comme prescrit par les conditions générales de services de Facebook ou twitter, vous pouvez en créer un, qui soit faux c’est-à-dire qui ne porte pas vos noms et être présent sur la toile d’une manière passive. Ces plateformes ne vérifieront jamais cela sauf en cas de signalement de votre profil par un autre pour nuisance peut-être. Si vous devez rejoindre un groupe pour Adultes selon vos orientations sexuelles. Il serait imprudent de faire partie de cette communauté avec votre identité réelle. Raison de plus de créer un faux profil pour y adhérer en toute discrétion. Donc, le débat sur la communication dans les réseaux sociaux ne se pose pas sur les faux profils ou la propagation des fake news. sauf si vous utilisez l’identité d’une personne réelle pour lui faire dire ce qu’il ne dit pas. L’accent ne doit pas être mis sur les fausses nouvelles et les faux profils. On doit plutôt rechercher les causes de ces facteurs. Pourquoi tant de fausses nouvelles (infox). Qui sont les véritables auteurs? Pourquoi tant de faux profils? Sommes-nous bien gouvernés? Y’a-t-il un minimum de justice sociale autour de nous?

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