Le processus présente des nuances en fonction de plusieurs paramètres parmi lesquels :
– les moyens disponibles qui émanent des informations concernant la zone sur laquelle on va effectuer le zonage.
– La vision des objectifs de la politique du pays concerné qui peut s’avérer être le document de stratégie dudit pays.
– La vision et l’échelle du zonage qui sera du macro, meso ou micro zonage
– Le type d’unité de gestion qui peut être une Unité Forestière d’Aménagement (UFA), une aire protégée, une forêt communale ou communautaire ou tout autre type de forêt dans le cadre des espaces forestiers ou bien un espace territorial dans le cadre d’une ville, d’un village, d’une commune ou de tout autre entité.
Nous allons présenter les étapes importantes du zonage. Il faut commencer par le commencement.
1 – La mise en place d’une équipe pluridisciplinaire et d’un comté de pilotage. On parle souvent d’une instance politico-administrative qui va superviser le processus. L’équipe pluridisciplinaire renvoi à mettre sur pied une équipe de compétences transversales pour le projet de zonage. Cette équipe est formée de forestiers, d’aménagiste, d’économiste, de géomaticiens, d’informaticiens et de toute compétence dont l’utilité s’avère pertinente pour le processus de zonage.
2- Cette étape consolide les objectifs, on met sur pied l’équipe. On partage les orientations méthodologiques et les objectifs avec l’équipe pour que tout le monde soit au même niveau d’information
3- Collecte des données de seconde main et constitution d’une base de données géoreférencées et évaluation du gap. Les données de seconde main sont celles qui se trouvent sur les cartes existantes, dans les rapports, les articles, les atlas, des cartes thématiques, bref toutes les données se trouvant dans les documents déjà écrit. Le gap est à comprendre comme les besoins non-satisfaits qui vont exiger d’aller sur le terrain pour le vide manquant dans la constitution des collectes des données.
4- Ayant vu le gap d’information, on évalue le travail sur le terrain pour la collecte des données manquantes, il peut s’agir des études socio-économiques, des activités humaines, l’identification des territoires. Ces outils mobilisent diverses techniques comme la cartographie participative, l’inventaire forestier ou faunique etc
5- L’intégration des données complémentaires. De retour sur le terrain, nous intégrons les données recueillies dans la base de données.
6- Nous consolidons les données dans la base georeférencée en regardant s’il y a des doublons, des chevauchements ou d’autres fautes. Après, on fait un diagnostic territorial en dressant un portrait de l’utilisation de l’espace. A ce stade, on peut faire un draft de carte qui montre la situation actuelle de l’occupation de l’espace sous forme de projection.
7- Le portrait permet d’identifier les incohérences, les incompatibilités, les zones conflictuelles, les dysfonctionnements territoriaux dans l’utilisation de l’espace. En faisant de la prospective territoriale, les informations sont collectées et on se rend compte des zones conflictuelles comme une école en face d’une maison d’arrêt, des bars en face d’un lycée, une zone agricole dans une Unité Forestière d’Aménagement. La projection permet de quantifier les besoins. Dans le cadre de l’élevage, on a un troupeau de dix bœufs. Pour qu’une vache mette bas, il faut trois ans. Si chaque bœuf donne un petit, j’aurai combien de bœufs ? Un exemple parmi tant d’autres permettant de faire des projections. Dans la capacité de charge, il faut 1 bœuf par hectare, nous simulons donc pour déterminer comment faire mon parcellaire et faire un système de rotation de parcelles. L’outil géomatique permet de faire ces simulations. Pour les forestiers, le potentiel forestier se régénère tous les trente ans.
8- Quand on fait une prospective, on établit et diffuse un plan schématique ou plan de zonage schématique. Ce plan constitue la base de discussions quand on est devant les autorités.
9- Discussion et concertation avec les parties prenantes qui vont faire des suggestions et des critiques
10- Adoption participative du plan de zonage. Au Cameroun, pour le macro et le méso zonage, c’est le premier ministère qui valide. Pour le micro zonage, c’est le Ministère des Forets qui valide. La validation c’est l’officialisation.
La cartographie participative se fait avec les parties prenantes. Elle émane des étapes citées ci-dessus. Les parties prenantes ont un intérêt particulier par rapport à l’espace qu’on veut zoner.
Nous pouvons penser aux habitants qui vivent dans cette espace pour mener leurs activités. Il est important de rencontrer ces derniers pour leur expliquer le bien-fondé de leur avis sur la carte à produire.
La descente sur le terrain oblige les concernés à s’équiper de boussole et des outils de navigation tels que les récepteurs GPS. Toujours les avoir en double.
Repartir le travail entre plusieurs membres de l’équipe de collecte afin d’alléger les levées de points GPS.
Prévoir des réunions d’avancement ou de chantier pour les mises au point.
Le rôle du géomaticien est capital. Il va paramétrer le récepteur GPS. C’est lui qui va former les équipes à l’utilisation du récepteur GPS. Il va se faire assister par l’ingénieur forestier pour établir les cartes.
Voilà comment on peut passer du processus de zonage à la cartographie participative